Europe - USA, Modes de pensée différents et Réussites diverses

 

 

Emmanel SARDOU

 

 

 

 

Les 10 dernières années écoulées ont été le théâtre de bien des bouleversements dans les économies occidentales et les grands pays les lieux de fortunes diverses pour leurs entreprises.

Bien au delà des clivages, nous avons assisté à une nouvelle mutation des économies et à une démonstration en règle que l'approche contradictoire ou pragmatique d'un agrégat peut mener à des résultats hétérogènes d'une "culture" industrielle à l'autre.

S'il est un exemple saisissant pour étayer cela, je prendrai l'un des enjeux fondamentaux de notre siècle, j'ai nommé "La Spéculation sur la Faim", celle là même qui sévit dangereusement depuis quelques années dans nos sociétés.

Les marchés agricoles ou alimentaires sont pensés différemment selon que l'on soit Européens ou américains: les Etats Unis abordent les problématiques alimentaires en  anticipant les flux et les mouvements par le déploiement colossal de moyens financiers  et humains, intervenant sans restrictions ni "scrupules" sur les marchés.

Agissant ainsi, ils influent sur l'orientation des marchés, imposent leurs visions et conditions et sont, de fait, rarement pris de cours par les tendances.

En France comme en Europe, la contraignante et légendaire "Politique Agricole Commune", ne laisse que très peu de marge de manœuvre pour intervenir avant que les mouvements de marchés ne nous imposent leur diktat.

Tout cela n'est guère facilité par la spéculation orchestrée par les traders qui pensent que rien ne doit entraver le commerce, que rien ne peut enrayer l'action des marchés, même pas ceux qui se rapportent à la faim dans le monde. Sous entendant que les marchés ont toujours démontré qu'ils savaient se réguler eux même lorsque l'on les laissaient évoluer en concurrence.

Or, avec la crise de 2008, le marché libéral a montré que la théorie de la concurrence pure et parfaite ne fonctionne pas lorsque la spéculation est forte!

Mais tout cela n'est guère nouveau, John Maynard Keynes parlait déjà d'«esprit animal» en l’associant à la spéculation sur les marchés alimentaires à terme.

De plus en plus critiqués depuis quelques années, les fonds spéculatifs restent en partie responsables de la montée des prix des denrées alimentaires, dans un prétendu court terme mais .... qui ne cesse de perdurer.

De ce fait, les solutions de sorties sont minces et celle qui s'impose en premier lieu est de produire plus avec moins, afin d'économiser les ressources de la planète.

Et pour cela, il faut que l'Europe investisse massivement à la source des marchés alimentaires afin d'accroitre la productivité agricole et prévenir, à l'instar des Etats Unis, la pression sur les prix.

 

 

 

Emmanel SARDOU