ROLAND GARROS 2014, Bilan de la Quinzaine Féminine

 

 

D. COHEN

9 juin 2014

 

 

L'édition 2014 des Internationaux de France de Tennis nous a, une nouvelle fois, réservé surprises et bonheur.

A tout seigneur tout honneur, commençons par la numéro 1 mondiale, favorite et tenante du titre Serena Williams qui va se faire éliminer, dès le 2ème tour, par Garbine Muguruza, petite perle espagnole agée de seulement 20 ans.

Cette nature de déception, S. williams l'avait déjà vécu, en 2012 lorsqu'elle fut battue par Virginie Razzano, cela dès le 1er tour.

Une autre championne, détentrice de l'édition 2013 de Roland Garros, gagnante de l'open d'Australie et numéro 2 mondiale, la chinoise Na Li,  n'a pas eu le loisir de passer... le 1er tour.

Elle sera battue par la 103ème mondiale, la Française Kristina Mladenovic.

Une autre supposée favorite, Agniezska Radwanska, s'est faite surprendre par Ajla Tomjlanovic, joueuse serbe d'avenir, démontrant, ainsi qu'à Roland, le statut de favorite est loin de se suffire à lui même.

 

En tout état de cause, cette quinzaine parisienne a confirmé l'éclosion d'au moins trois grands talents.

A commencer par la Roumaine Simona Halep, 22 ans.

Celle ci  a réalisé un tournoi de toute beauté, atteignant la finale de l'épreuve sans perdre un seul set, nous rappelant un certain autre roumain célèbre...Ilie Nastase, en 1973. Triomphante à Doha, Halep a régalé les spectateurs jusqu'au bout.

Sans l'exceptionnelle Maria Sharapova de ce "Millésime 2014", la victoire finale ne lui aurait pas échappé.

Quant à l'Espagnole Garbine Muguruza, tombeuse de Serena Williams, elle s'est hissée avec le plus grand des talents en 1/4 de finale. Et c'est, encore une fois Maria Sharapova, intraitable, qui l'éliminera.

Garbine pourrait figurer parmi les 10 meilleures joueuses mondiales dans les toutes prochaines années.

Notre troisième "sélection", Eugénie Bouchard, 20 ans, a révélé les qualités qui font les champions: puissance, tactique et... mental.

Elle aussi ne sera stoppée dans son élan qu'en demi-finale et, non sans mal, par l'inévitable Sharapova 2014.

A noter qu'Eugénie est entrée, cette année, dans l'Histoire du tennis devenant la première Canadienne à atteindre les demi-finales à l'Open d'Australie (battue par la future gagnante du tournoi, Na Li), et également la première Canadienne en demi-finale d'un tournoi du Grand Chelem depuis Carling Bassett à l'US Open 1984.

Eugénie n'a certainement pas finie de faire parler son talent.

Deux autres joueuses ont gratifié cette quinzaine féminine de beaux moments de tennis:

l'américaine Taylor Townsend, une joueuse qui a réellement dévoilé des qualités hors normes dans ce tournoi. Elle n'a pas manqué de nous confier que Roland Garros 2014 sera, pour elle, une date référence dans sa carrière.

Et les joueuses françaises dans tout ça ?

Celles qu'on attendait le plus n'ont pas répondu présent.

A Roland Garros, cela est souvent le cas tant le tournoi fascine ...

Les joueurs veulent tellement bien faire que la pression les étreint, les tétanise, parfois.

Nous attendions beaucoup, notamment, de Caroline Garcia, dont le début de saison a été plus qu'honorable.

Confrontée à Ivanovic dès le premier tour, Caroline n'a pas supporté la pression. Elle a totalement raté sa partie. Elle a déçue.

Gageons que notre lyonnaise va vouloir se racheter dans les prochains mois.

Quant à Alizé Cornet, toujours très attendue et qui répond, le plus souvent, présent aux grands rendez vous, elle sera éliminée dès le second tour par l'excellente Taylor Townsend.

No comment.

Les bonnes "nouvelles" de la quinzaine seront distillées par Pauline Parmentier et Kristina Mladenovic.

Toutes deux réalisent un tournoi plus qu'honnête et des parties qui en disent long sur leurs aptitudes.

Comment conclure ce bilan Roland Garros 2014 sans louer sa triomphatrice, sans couvrir d'éloges l'impériale Maria Sharapova.

La victoire de la Russe, en cette édition 2014, c'est la victoire de la persévérance car, bien que victorieuse en 2012 et finaliste en 2013, elle a beaucoup travaillé pour parfaire son jeu sur terre battue, malgré une blessure qui l'a longtemps handicapée.

La victoire de la Russe, en cette édition 2014, c'est aussi la victoire de l'opiniâtreté.

Plusieurs fois menée, tout au long du tournoi, elle a toujours renversé la tendance pour remporter ses matches dans la douleur mais sans jamais douter de l'opportunité d'une nouvelle consécration.

Si c'est au Mental que l'on reconnait les grands champions, Maria Sharapova en est un bien bel exemple.

 

 

D. COHEN

9 juin 2014