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Biennale des Antiquaires, Quelles perspectives en 2017 ?
D. COHEN
La Biennale des antiquaires est, depuis plus de soixante ans, l'occasion d'admirer les pièces choisies les plus rares, les chefs d'œuvre réunis par les plus grands antiquaires du monde.
Le talent de Nathalie Crinière qui avait fait sensation, au Grand Palais, pour l'exposition et la vente de la collection Bergé-Saint Laurent, en 2009, a été de nouveau sollicité pour mettre en scène cette 28ème Biennale des antiquaires, qui s'est tenu à Paris du 10 au 18 septembre 2016.
Mais l'édition 2016 restera une édition "pas comme les autres" à plusieurs titres et notamment car elle aura été jalonnée de bien des polémiques, querelles et autres dissensions internes.
En premier lieu et pour faire face à la féroce concurrence qui sévit depuis plusieurs années dans le secteur de l'organisation des "foires" artistiques, le SNA a pris la décision de faire de la Biennale des Antiquaires un rendez-vous annuel, provoquant le courroux de certains adhérents opposés à cette décision.
Leur réaction ne s'est pas faite attendre, ils ont décliné leur participation à la Biennale 2016 pour créer une manifestation « off », autour de leur quartier de Saint-Germain-des-Prés, baptisée « Rendez-Vous », du 10 au 24 septembre !!!
Coté Joailliers, Onze des 14 prestigieuses maisons qui présentaient en 2014, y compris les géants du luxe Cartier, Alexandre Reza, Harry Winston, Van Cleef & Arpels et Bulgari, n'ont pas répondu présents faute de n'avoir pu disposer d'une superficie de stand à leur mesure: 140 m² leur étaient alloués contre 250 m², les années précédentes.
En effet, l'objectif proclamé par les organisateurs étant "d'ouvrir la Biennale à d'autres maisons prestigieuses" ("tout en restant très sélectif"), la décision a été arrêtée de réduire à 140 m² maximum la superficie des emplacements réservés aux exposants.
Quand bien même cet "arrêté" a fait crisser beaucoup de dents, nombreux parmi ceux qu'elle incommode avouent que cette mesure fait souffler une vraie brise de fraîcheur au sein de cet événement qui tardait à se renouveler.
Nous avons, de ce fait, pu contempler de splendides parures signées Nirav Modi (New Delhi), Maison Boghossian (Genève) ou Cindy Chao (Hong Kong).
Mais, à présent, l'heure de procéder à l'inventaire de cette 28ème Biennale a sonné.
Et quoique séduisante et surprenante, la manifestation n'a, au cours de ses neuf jours d'ouverture, comptabilisé que 30.000 entrées (invitations et vernissage inclus).
En 2014, plus de 70.000 personnes (en 11 jours, néanmoins) avaient foulé le sol du splendide écrin de la Biennale qu'est le Grand Palais.
Les clients, également, se sont faits rares puisque nombre d'exposants ont déploré l'absence de leur clientèle étrangère traditionnelle, probablement rebutée par le climat sécuritaire incertain, actuellement en Europe.
Moins de visiteurs, moins d'acheteurs, défections des grands joailliers, l'année du renouveau pour la Biennale risque bien d'être cruelle pour ses comptes.
Gageons que le SNA saura trouver un second souffle, de nouvelles idées et de nouveaux partenaires (pourquoi pas au sein de sphères non encore explorées ?) pour redorer le blason de l'un des plus beaux événements artistiques mondiaux.
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D. COHEN
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